LE MEREAU D’ORTHEZ

Nous connaissons aujourd’hui une soixantaine de types de méreaux différents, mais jusqu’alors aucun méreau béarnais n’avait été retrouvé. Récemment, trois sont apparus dans une vente à Madrid. L’un d’entre eux a été acheté par un collectionneur américain, un autre est entre les mains d’un numismate et le Musée Jeanne d’Albret a pu faire l’acquisition du troisième.
De petite dimension (19 mm de diamètre), il porte sur l’avers une coupe de communion élancée aux bords évasés dont le pied, massif, est souligné par une boule. Elle est encadrée par deux lettres : S[ola] et F[ide] ? Un point apparaît au centre du revers, encadré par cinq autres points aux dimensions plus réduites. L’ensemble est inscrit dans un cercle autour duquel apparaissent les lettres du mot ORTES – Orthez en béarnais classique – toutes séparées par deux points.

Le méreau était utilisé dans les Églises réformées lors des cultes de communion : un ancien le remettait au fidèle autorisé à participer à la Cène. Seul était admis celui qui n’avait fait l’objet d’aucune censure pour sa conduite, qui avait participé aux séances de catéchisme et s’était acquitté de ses charges envers l’Église.

La grande majorité des méreaux connus à ce jour se répartit en deux types principaux : les méreaux « au berger » et les méreaux « à la coupe ». Le méreau d’Orthez correspond en tous points au second modèle : par ses dimensions réduites, par la coupe au modelé quelque peu maladroit encadrée par deux lettres, ainsi que par le nom de l’Église indiqué au revers autour d’un cercle. Par contre, dans le Sud-Ouest, c’est le type de méreau « au berger » qui est le plus fréquent.